Lancement conjoint de la campagne de vaccination contre la PPR et la PPCB entre le Tchad et le Niger

 Une cérémonie solennelle a marqué, ce mardi, le lancement officiel de la campagne conjointe de vaccination contre la Peste des Petits Ruminants (PPR) et la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB) pour la période 2025–2026. L’événement s’est tenu dans la localité  de Sayam, en présence du Colonel Mahaman El-Hadj Ousmane, Ministre nigérien de l’Agriculture et de l’Élevage, et de son homologue tchadien, le Professeur Abderahim Awat Atteib, Ministre de l’Élevage et de la Production animale.

Cette rencontre symbolise à la fois la proximité géographique, les liens historiques et la profondeur de la coopération fraternelle entre les deux pays.

Le Tchad et le Niger, deux nations à forte vocation pastorale, disposent ensemble d’un cheptel estimé à plus de 200 millions de têtes toutes espèces confondues. Ce patrimoine constitue un pilier essentiel de leurs économies respectives, mais demeure vulnérable face à de nombreuses contraintes sanitaires.

« Nos deux pays partagent non seulement des frontières, mais également des ressources pastorales, notamment à travers la transhumance transfrontalière. Cette réalité impose une coopération étroite et continue pour la prévention et le contrôle des maladies animales », a déclaré le ministre tchadien Abderahim Awat Atteib.

Il a souligné qu’« en éradiquant la PPR et en maîtrisant durablement la PPCB, nous renforcerons la productivité du cheptel, dynamiserons le commerce régional du bétail et contribuerons à la sécurité alimentaire dans l’ensemble du Sahel ». Le ministre a conclu en réaffirmant son souhait de voir naître « un espace pastoral prospère, stable et solidaire ».

De son côté, le Colonel Mahaman El-Hadj Ousmane a rappelé que le choix de Sayam pour abriter cette cérémonie n’était pas fortuit. La localité accueille en effet depuis 1974 l’un des principaux Centres Secondaires de Multiplication de Bétail du Niger, créé à la suite de la grande sécheresse afin de préserver la race Kouri, également connue sous les appellations de Bœuf Boudouma, Koubouri, Dongolé, Borrie ou Baré.

Ce bétail sans bosse, au cornage renflé caractéristique, trouve son berceau naturel dans les îles et les zones marécageuses du lac Tchad, symbole vivant du patrimoine pastoral partagé par les deux nations.

L’édition 2025–2026 vise à vacciner gratuitement au moins 80 % des effectifs éligibles, c’est-à-dire les animaux âgés d’un an et plus, contre la PPR et la PPCB. Pendant trois mois, les agents d’élevage se déploieront dans les hameaux, les zones de concentration d’animaux et les points d’eau afin de protéger le maximum de bétail.

« Cette campagne contribuera à renforcer la sécurité sanitaire du cheptel dans l’ensemble du Sahel », a indiqué le ministre nigérien.

Les deux ministres ont, à cette occasion, lancé un appel pressant à l’ensemble des acteurs — autorités administratives et coutumières, associations d’éleveurs, partenaires au développement — afin d’appuyer les équipes de vaccination qui sillonneront les villages, hameaux et campements du Niger comme du Tchad.

Enfin, les deux responsables ont exprimé leur profonde gratitude envers les partenaires techniques et financiers, en particulier le Groupe de la Banque mondiale, pour son appui à travers le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS-2). Ce soutien, ont-ils souligné, « illustre une solidarité agissante et un engagement durable en faveur d’un pastoralisme rénové, inclusif et sans frontières ».

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