Nouakchott+10 : une décennie d’actions pour les communautés pastorales et agropastorales
Le 6 novembre 2024, s’est ouvert à Nouakchott, capitale mauritanienne, le deuxième Forum de haut niveau sur le pastoralisme, placé sous le thème « Nouakchott+10 : une décennie d’actions au profit des communautés pastorales et agropastorales – réalisations et trajectoires futures ». Cette rencontre marque un temps fort pour les acteurs du pastoralisme, et les partenaires réunis afin de dresser le bilan des dix dernières années et de redéfinir les orientations futures dans un contexte en constante évolution.

Le Tchad y est représenté par une délégation officielle de haut niveau, composée de trois membres du gouvernement : Abderahim Awat Atteib, Ministre de l’Élevage et de la Production Animale, Keda Ballah, Ministre de la Production et de l’Industrialisation Agricole, et Ali Djadda Kampard, Ministre Secrétaire d’État aux Finances. À leurs côtés figurent également Haroun Moussa, Conseiller Technique au Développement Rural du Président de la République, des cadres du ministère de l’élevage et des experts de l’unité de coordination du PRAPS-2 Tchad.
Ce forum vise à évaluer les résultats de la Déclaration de Nouakchott de 2013, qui a conduit à la création du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS). Ce projet, conçu pour renforcer les capacités des communautés pastorales dans les pays sahéliens, s’est révélé crucial face aux défis régionaux, marqués par une instabilité socio-politique croissante. La rencontre entend également définir une vision commune et esquisser de nouveaux engagements en matière de pastoralisme pour mieux orienter les actions futures, particulièrement face aux enjeux actuels et aux défis émergents en matière de productivité du secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest et au Sahel.

Pour le Dr Abdoulaye Mohamadou, Secrétaire exécutif du Comité permanent Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), la crise actuelle du pastoralisme nécessite une attention accrue. Selon lui, des réponses globales, prenant en compte à la fois les priorités nationales et les enjeux régionaux, sont essentielles pour soutenir les efforts de paix et de sécurité dans la région. « L’élevage et le pastoralisme répondent à une demande croissante en produits carnés et laitiers, exacerbée par la démographie et l’urbanisation galopantes. Nous n’avons d’autre choix que d’intégrer ces secteurs de manière prioritaire dans nos politiques », a-t-il affirmé.

Chakib Jenane, Directeur régional pour le développement durable de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a pour sa part mis en lumière les avancées réalisées au cours de la dernière décennie grâce aux projets PRAPS 1 et 2, soutenus par la Banque et ses partenaires. À ce jour, plus de 560 puits et points d’eau ont été construits, plus de 360 marchés à bétail aménagés, 4 200 km de corridors pastoraux développés, et 600 millions d’animaux vaccinés. Par ailleurs, la gestion durable de plus de 11 millions d’hectares de zones pastorales a été consolidée, un acquis crucial pour la résilience des communautés.

Le ministre mauritanien et Secrétaire général du gouvernement, Mokhtar Al Housseynou Lam, a ouvert les travaux en soulignant l’importance du secteur de l’élevage pour les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Selon lui, ce secteur contribue de manière significative à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la pauvreté et à la création d’emplois, même si les communautés pastorales demeurent vulnérables face au changement climatique et aux pressions environnementales.
Les intervenants ont tous exprimé leur gratitude envers les partenaires financiers, et notamment la Banque mondiale, pour leur soutien indéfectible au développement du pastoralisme.