Lancement de la réunion de bilan de la campagne nationale de vaccination contre la PPR et la PPCB

Lancement de la réunion de bilan de la campagne nationale de vaccination contre la PPR et la PPCB

Le ministre de l’Élevage et de la Production animale, Pr Abderahim Awat Attaib, a présidé ce matin la cérémonie d’ouverture de la réunion nationale de bilan de la campagne de vaccination 2024–2025 contre la Peste des Petits Ruminants (PPR) et la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB), couplée à la planification de la campagne 2025–2026.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre a salué les résultats encourageants enregistrés au cours de la campagne écoulée, fruits de la mobilisation conjointe des équipes techniques nationales, du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel – Phase 2 (PRAPS-2 Tchad), ainsi que des partenaires institutionnels.
« Grâce à ces efforts coordonnés, des avancées notables ont été obtenues », a-t-il déclaré, soulignant au passage la coopération transfrontalière avec le Niger, le Cameroun et la République centrafricaine, qui a permis d’harmoniser les actions de vaccination dans les zones pastorales partagées.

Toutefois, le Pr Awat Attaib a relevé plusieurs défis persistants ayant freiné l’atteinte complète des objectifs fixés. Parmi ceux-ci figurent :

  • l’insuffisance des moyens logistiques, notamment en matière de transport et de maintien de la chaîne du froid ;
  • le déficit en personnel vétérinaire qualifié dans certaines zones enclavées ;
  • ainsi que des ruptures ponctuelles d’approvisionnement en vaccins et consommables.

Ces contraintes, a-t-il précisé, « ne doivent pas être perçues comme des obstacles, mais comme des leviers d’amélioration pour la prochaine campagne ».

Le ministère entend inscrire la campagne 2025–2026 dans une dynamique d’efficacité accrue, de transparence et de participation communautaire renforcée.
Les principaux objectifs consistent à :

  • porter le taux de couverture vaccinale à plus de 80 % pour la PPR et 70 % pour la PPCB ;
  • intensifier les actions de communication et de mobilisation communautaire, en collaboration avec les leaders pastoraux et les autorités locales ;
  • et garantir la disponibilité continue des vaccins et consommables vétérinaires, grâce à une planification logistique rigoureuse et à l’appui constant des partenaires.

Le ministre a exhorté les délégués provinciaux, techniciens et partenaires à « faire preuve du même engagement, du même professionnalisme et de la même solidarité institutionnelle » afin de faire de la campagne à venir « une réussite exemplaire ».

Prenant la parole, le coordonnateur national du PRAPS-2 Tchad, M. Yacoub Ibrahim Djouma, a rappelé l’appui considérable apporté par le projet à la campagne de vaccination qui sera lancé dans les jours avenir.
Celui-ci comprend notamment la mise à disposition de 22 millions de doses de vaccin contre la PPR et de 6 millions de doses contre la PPCB, assorties de toute la logistique nécessaire au bon déroulement des opérations.

M. Djouma a réaffirmé la disponibilité constante du PRAPS-2 Tchad à accompagner le ministère dans ses efforts d’éradication de la PPR et de contrôle durable de la PPCB, en appui aux services vétérinaires nationaux.




Lutte contre la PPR et la PPCB : une mobilisation nationale pour la santé du bétail tchadien

Le ministre de l’Élevage et de la Production animale, Pr Abderahim Awat Atteib, a présidé à N’Djaména l’ouverture de l’atelier national de finalisation et de validation technique des plans stratégiques révisés pour le contrôle et l’éradication de la Peste des Petits Ruminants (PPR) et de la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB).

Prévu du 14 au 16 octobre, cet atelier rassemble les délégués provinciaux de l’Élevage ainsi que les principaux acteurs du secteur pastoral, dans le but d’harmoniser les stratégies nationales de lutte contre ces deux maladies animales transfrontalières, qui menacent la santé du cheptel et fragilisent les moyens de subsistance des éleveurs tchadiens.

Dans son mot introductif, la Directrice générale des services vétérinaires, Dre Singambaye Ghislaine Mbeurnodji, a souligné la place centrale de l’élevage dans l’économie nationale. Selon elle, ce secteur « assure la sécurité alimentaire, génère des emplois et contribue à la réduction de la pauvreté ». Elle a néanmoins alerté sur les ravages de la PPR, une maladie virale hautement contagieuse touchant ovins et caprins, qui freine considérablement le développement du secteur.

Le Coordonnateur national du PRAPS-2 Tchad, Yakhoub Ibrahim Djouma, a pour sa part salué la tenue de ces assises, les qualifiant de « cadre de réflexion et de concertation essentiel » pour construire une réponse coordonnée et durable face aux défis sanitaires auxquels fait face l’élevage tchadien.

le ministre Abderahim Awat Atteib dans son mot d’ouverture officielle des travaux, a rappelé l’importance stratégique du cheptel national, estimé à plus de 156 millions de têtes, dont près de 98 millions de petits ruminants. « Le Tchad est un pays d’élevage par excellence. Cette richesse animale constitue un pilier de notre économie et de notre identité nationale. Toutefois, elle demeure vulnérable face à de nombreuses contraintes, notamment sanitaires », a-t-il déclaré.

Le ministre a insisté sur l’impact économique majeur de la PPR, qualifiée de menace prioritaire pour la production animale, et a réaffirmé l’engagement du Tchad à éradiquer la maladie d’ici 2030, conformément aux objectifs fixés au niveau international.

Selon lui, cet atelier représente une étape décisive vers la consolidation d’une stratégie nationale cohérente et concertée de lutte contre les maladies animales, en mobilisant à la fois l’expertise nationale et les partenaires techniques autour d’une feuille de route commune.

L’organisation de cette rencontre est rendue possible grâce au Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS-2 Tchad), financé par la Banque mondiale.




Construction et réhabilitation de quarante cinq (45) seuils d’épandages

Le PRAPS-2 Tchad projette la construction et la réhabilitation de quarante cinq (45) Seuils d’épandages dans les provinces du Wadi Fira, de l’Ennedi Est et de l’Ennedi Ouest.  

                




Le PRAPS-2 Tchad équipe des groupements agro-pastoraux pour la campagne 2025-2026

Dans le cadre de la deuxième phase du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS-2), le projet a procédé à la remise de lots de matériels agricoles et de semences à des groupements sélectionnés dans sept provinces du pays. Cette initiative vise à renforcer les capacités de production et de transformation de fourrages en prévision de la campagne agricole 2025-2026.

Les bénéficiaires ont reçu des équipements tels que des hache-paille, des presses pour le compactage des aliments pour bétail, ainsi que des motopompes. En complément, des semences de sorgho fourrager, de niébé fourrager, de dolichos lablab et de cajanus cajan ont été distribuées afin de soutenir la diversification et l’intensification des cultures fourragères.

Des sessions de formation technique ont également été dispensées pour permettre aux bénéficiaires de maîtriser les bonnes pratiques en matière de production agricole. Ces formations ont pour objectif de leur permettre d’optimiser la gestion de leurs cultures sur l’ensemble du cycle de production.

Au total, 46 groupements issus des provinces du Hadjer Lamis, du Chari Baguirmi, du Batha et du Guéra, ainsi que 16 promoteurs individuels des provinces du Kanem, du Lac et du Bahr El-Gazel, ont été dotés en matériels et en intrants agricoles.

« Nous venons de recevoir des équipements et des semences du PRAPS-2 Tchad. Cela nous permettra d’améliorer et d’augmenter notre productivité en culture maraîchère. Nous exprimons toute notre gratitude au PRAPS-2 Tchad ainsi qu’à la Banque mondiale », a déclaré Fatimé Ali, bénéficiaire dans la province du Bahr El-Gazel.

Cette opération s’inscrit dans les efforts continus du PRAPS-2 pour renforcer la résilience des éleveurs et des agro-pasteurs face aux défis climatiques et économiques, en leur offrant des outils concrets pour améliorer leur sécurité alimentaire et leurs revenus.




Au cœur du marché à bétail d’Oyo : un souffle nouveau pour le pastoralisme.  

Dans le cadre du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel – Phase 2 (PRAPS-2), le Tchad renforce ses infrastructures pastorales avec la construction de douze nouveaux marchés à bétail, venant s’ajouter aux douze déjà réalisés dans le cadre du PRAPS-1. Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique de structuration et de modernisation des circuits de commercialisation du cheptel dans les zones d’intervention du projet.

Une mission d’information et de sensibilisation conduite par le PRAPS-2 Tchad s’est récemment rendue au marché à bétail d’Oya, dans la province du Guéra. Cette intervention visait à échanger avec les différents acteurs autour de thématiques cruciales telles que la vaccination du cheptel ou encore les tracasseries administratives et logistiques rencontrées dans ces lieux de commerce.

Au cœur de ce marché, les femmes s’illustrent par leur résilience et leur rôle actif dans les activités génératrices de revenus. C’est le cas de FATIME ANIGUE, vendeuse de foin en cette période de soudure marquée par une rareté du pâturage. « J’ai ramassé l’herbe au début de la saison sèche et je l’ai soigneusement conservée. Aujourd’hui, je viens la vendre ici au marché pour nourrir ma famille et assurer la scolarité de mes enfants. Je vends le tas à 500 francs CFA », explique-t-elle avec fierté.

De son côté, ALHADJ MAHAMAT ADOUDOU, venu du village de Chawir, à 45 kilomètres de Mongo, est l’un des nombreux acheteurs de foin. « Je suis contraint d’en acheter pour nourrir mon bétail, faute de pâturages suffisants. Cela me permet de les maintenir en bon état et de les revendre à un bon prix », confie-t-il.

Au-delà des échanges commerciaux, des figures clés assurent le bon fonctionnement et la sécurité du marché : les garants. Désignés par leur communauté, ils veillent à la sûreté des vendeurs et à la régularité des transactions. MAHAMAT HASSAN ALKHALI, garant au marché de Mongo, témoigne : « Nos parents viennent vendre leur cheptel, parfois dix ou vingt têtes. Ils nous confient leur argent à la fin de la journée et le récupèrent à leur retour. Certains refusent de déposer leurs fonds en banque et repartent avec plusieurs millions de francs CFA sur eux. »

Outre leur rôle sécuritaire, les garants ont également pour mission de certifier la provenance du bétail. « J’ai dû me rendre jusqu’au Nigeria pour attester que le bétail appartenait bien à un vendeur tchadien faussement accusé », raconte Mahamat.

Malgré l’importance de leur rôle, la rémunération des garants demeure modique. « Nous percevons 200 francs CFA par tête de bétail vendue, conformément à la loi de finances en vigueur. Auparavant, notre rémunération était de 2 500 francs CFA par tête », regrette Mahamat Hassan.

À travers ces témoignages, se dessine un panorama vivant des marchés à bétail, véritables carrefours économiques et sociaux dans les zones rurales tchadiennes. Le renforcement de ces structures par le PRAPS-2 Tchad apparaît ainsi comme un levier stratégique pour la vitalité du secteur pastoral, au service des communautés.




Koudjourou : effervescence au marché hebdomadaire du bétail malgré des défis persistants

À l’aube d’un samedi, la localité de Koudjourou, située dans le département du Batha Ouest et forte de plus de 7 000 habitants, s’éveille dans une atmosphère d’animation singulière. C’est le jour de marché. Depuis les villages environnants, les habitants affluent vers le centre commercial : certains à pied, d’autres à cheval ou à bord de charrettes. Tous convergent vers le marché hebdomadaire, rendez-vous incontournable des échanges commerciaux de la région.

Sur place, le marché grouille d’activité. Acheteurs et vendeurs se croisent entre les animaux.  Tandis que certains viennent acquérir une bête pour un besoin ponctuel, d’autres sont des commerçants aguerris, spécialisés dans l’achat en gros destiné aux grandes agglomérations telles que Ndjamena, la capitale.

Le bétail est omniprésent. Abakar Soussal, habitué du marché de Koudjourou depuis bien avant sa construction, se montre satisfait. « Je suis venu avec dix chèvres. J’en ai déjà vendu cinq, il m’en reste autant à écouler », confie-t-il avec enthousiasme.

Certains acheteurs, comme Abderahim Adoum Issa, viennent spécifiquement pour acquérir en masse. Chaque semaine, il se rend à Koudjourou pour acheter une centaine de têtes qu’il transporte ensuite vers Ati, puis Ndjamena. Selon lui, les prix varient selon l’état de l’animal. « Nous nous acquittons des taxes réglementaires fixées à 1 250 F CFA, répartis entre le vendeur (500 F) et l’acheteur (750 F). Une fois cette formalité réglée, les transactions se déroulent sans accroc », précise-t-il.

Cependant, tous ne partagent pas la même perception de l’évolution du marché. Pour Hissien Adoun, vendeur régulier, la fréquentation a baissé ces dernières années. En cause : le manque de pâturages aux alentours. « Les éleveurs sont obligés de parcourir de longues distances pour nourrir leurs troupeaux, ce qui les empêche souvent de revenir ici pour vendre », explique-t-il.

Abdoulaye Mahamat, ancien habitué des lieux, nuance ces propos. Il estime que la baisse de fréquentation s’explique également par la multiplication de marchés similaires dans les villages voisins. « Moi, je continue d’acheter de gros ruminants ici et je les expédie vers l’abattoir de Ndjamena. Une fois les taxes réglées, je n’ai jamais rencontré de difficultés », assure-t-il.

Plus à l’est, dans la province du Ouaddaï, le marché à bétail de Hadjar Ibeit, dans le département de Byéré, se tient chaque dimanche dans une ambiance comparable. Là encore, les scènes de négociation et d’échanges sont familières.

Fatimé Moussa, venue de Biéré, vient d’y acquérir une chèvre. « C’est pour un sacrifice en mémoire de mon défunt père », confie-t-elle. Dans ce cas précis, aucun impôt n’est perçu sur l’achat, conformément aux usages en vigueur.

Pour Zara Hamid, ménagère, la vente d’un animal représente une source de revenus cruciale. « J’ai vendu ma chèvre à 12 000 francs CFA. Cela me permet d’acheter de l’huile, du sucre et d’autres condiments pour ma famille. Cela devrait suffire pour la semaine », explique-t-elle avec soulagement.

Cette dynamique s’est récemment enrichie grâce à une mission de sensibilisation du programme PRAPS-2 Tchad, qui a permis d’échanger avec les différents acteurs – vendeurs, acheteurs, gestionnaires – sur des sujets clés tels que la vaccination du bétail et la lutte contre les tracasseries administratives dans les marchés.

Malgré les difficultés structurelles, les marchés hebdomadaires à bétail demeurent des piliers économiques et sociaux dans ces régions rurales du Tchad, où chaque transaction raconte une histoire de survie, d’espoir et de résilience.




30 femmes formées à la pâtisserie reçoivent des kits d’insertion professionnelle.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de formation technique et professionnelle, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS 2 – Tchad) a récemment organisé une session de formation en pâtisserie à l’intention de trente femmes issues de ménages agro-pastoraux du département d’Assoungha, dans la province du Ouaddaï.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités économiques des femmes rurales, en leur fournissant des compétences génératrices de revenus. À l’issue de cette formation, le PRAPS 2 – Tchad a procédé à la remise de kits d’insertion professionnelle à chacune des participantes, leur permettant ainsi de démarrer leur activité en toute autonomie.

Chaque kit comprend un ensemble complet de matériels et d’ingrédients indispensables à la pratique de la pâtisserie : un four à gaz, des ustensiles (bassines, moules, louches, fourchettes), des équipements de protection (paires de gants), ainsi qu’un important stock de matières premières (farine, sucre, lait en poudre, œufs, beurre, levure, colorants, huile, sel, etc.). Le coût total de cette dotation s’élève à plus de 15 millions de francs CFA.

Pour Mahassine Hissein Youssouf, résidant du village de Koufroune, situé au nord d’Adré, cette formation représente une véritable opportunité : « Grâce à cette formation, je suis désormais en mesure de confectionner des gâteaux de qualité, aussi bien sur le plan gustatif qu’esthétique. Aujourd’hui, je suis fière de recevoir cet équipement qui me permettra de satisfaire ma clientèle. Je suis profondément reconnaissante envers le PRAPS 2 – Tchad pour son appui constant. »

Même enthousiasme du côté de Nadjwa Ibrahim, également bénéficiaire : « Le projet nous a transmis les techniques modernes de fabrication de gâteaux. Et aujourd’hui, nous recevons ces kits comme promesse tenue. Merci au PRAPS et à la Banque mondiale. Grâce à ce matériel, je vais pouvoir augmenter mes revenus quotidiens et mieux subvenir à mes besoins. »

Par cette initiative, le PRAPS 2 – Tchad réaffirme son engagement en faveur de l’autonomisation économique des femmes rurales, tout en contribuant à la diversification des moyens d’existence des communautés agro-pastorales dans les zones sahéliennes.




Acquisition de petits équipements d’entretien des Ouvrages Hydrauliques Pastoraux

Le PRAPS-2 Tchad projette l’acquisition de petits équipements d’entretien au profit des Comités de Gestion des Ouvrages Hydrauliques Pastoraux.

                




Le PRAPS-2 Tchad mène une campagne de sensibilisation pour le respect des couloirs de transhumance

Dans le cadre de ses activités en faveur du développement pastoral, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel – phase 2 (PRAPS-2 Tchad) a  entrepris une tournée de sensibilisation axée sur le respect des couloirs de transhumance et des aires de stationnement. Cette initiative vise à prévenir les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, à promouvoir la paix, la coopération et la coexistence harmonieuse entre agriculteurs et éleveurs.

Accompagnée du Comité de Prévention et de Gestion des Conflits Cultivateurs-Éleveurs « Almoussawa » de Mangalmé, l’équipe du PRAPS-2 Tchad a parcouru deux axes de transhumance majeurs, notamment le tronçon Abgué–Gueredalloubia–Barde–Djondjol. Des échanges ont eu lieu avec les éleveurs à Gredalloubia, point d’abreuvement stratégique, puis avec les agriculteurs du village de Djondjol (canton Moubi Zarga, sous-préfecture de Mangalmé).

Sur ce parcours, l’équipe a constaté une occupation irrégulière de l’espace pastoral à hauteur de la mare de Djokanaye, située à environ 5 kilomètres au nord. Un champ en cours d’aménagement empiétait sur la piste de transhumance sur près de 500 mètres. Les membres d’Almoussawa ont alors demandé au représentant du village, présent lors de la mission, de contacter les auteurs de ces travaux et de leur enjoindre de cesser immédiatement les activités.

Issa, un éleveur rencontré au point d’eau, a déploré les difficultés d’abreuvement dues à l’occupation croissante des aires de repos par des cultures maraîchères. Cette situation, selon lui, complique la vie des éleveurs et accroît les risques de conflit.

Toujours dans la sous-préfecture de Mangalmé, l’équipe a poursuivi sa mission sur la piste reliant les villages d’Iregué (canton Moubi Zarga) et de Saraf Doungous (canton Moubi Hadaba, sous-préfecture de Bitchotchi). À Iregué, des échanges ont eu lieu avec les agriculteurs sur les empiètements constatés. Ousmane Awat, un des représentants locaux, a reconnu le rétrécissement du couloir, tout en expliquant que cela relevait souvent de l’ignorance ou de la pression foncière. Il s’est engagé à œuvrer pour une solution durable.

Dans le département de Ouara, province du Ouaddaï,  le PRAPS-2 Tchad a procédé au marquage de 200 kilomètres de couloirs de transhumance, à l’aide de repères peints. Une rencontre a été organisée avec les éleveurs et agro-pasteurs, en présence des membres de la commission de prévention et de règlement des conflits. Abakar Saleh Abderamane, imam du canton de Guéri, a plaidé pour le balisage rapide du tronçon avant l’arrivée de la saison des pluies, condition nécessaire selon lui à la prévention des heurts.

Pour sa part, Ahamat Radwan, un éleveur ayant résidé dans plusieurs régions, a souligné que seule la cohabitation pacifique peut garantir une paix durable dans les zones agro-pastorales.

De cette tournée dans les provinces du Guéra et du Ouaddaï, il ressort une volonté affirmée des communautés locales de privilégier les mécanismes traditionnels de règlement des conflits, notamment le dialogue sous l’arbre à palabre et l’intervention des autorités coutumières.

Pour rappel, le PRAPS-2 Tchad prévoit de marquer 700 km de couloirs de transhumance à l’échelle de sa zone d’intervention : 200 km ont déjà été matérialisés dans les provinces du Lac et du Sila (100 km chacune), 250 km dans le Ouaddaï, et 250 km sont en cours d’identification dans la province du Chari Baguirmi.




Le PRAPS-2 Tchad renforce la santé animale et l’accès à l’eau dans les zones pastorales

Le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel, phase 2 (PRAPS-2 Tchad), poursuit son déploiement stratégique dans les régions pastorales du pays, avec des avancées notables en matière de santé animale, d’hydraulique pastorale et de développement des infrastructures commerciales liées à l’élevage.

Dans le domaine de la santé animale, 61 parcs et couloirs de vaccination sur les 90 prévus ont déjà été construits et réceptionnés. Ces installations permettent la vaccination des petits et gros ruminants dans de meilleures conditions sanitaires.

À Dahabaya, village bénéficiaire, Zakaria Ali exprime sa reconnaissance : « Ce parc a changé notre manière de travailler. Les campagnes sont désormais plus sûres et plus efficaces. » Même constat à Ngoura, où le chef de village souligne que l’installation couvre un rayon de 30 kilomètres, profitant à de nombreuses localités environnantes. La présence d’une mare en fait un lieu stratégique, où les éleveurs peuvent abreuver et faire vacciner leur bétail. Un comité local composé de représentants des villages concernés assure l’entretien régulier du site.

Yaya, éleveur à Karmé, se souvient : « Avant, nous utilisions des branches pour construire des enclos précaires. Aujourd’hui, ces parcs en matériaux durables rendent les campagnes plus sûres pour nos animaux comme pour nous. »

Par ailleurs, le projet a déjà livré 7 postes vétérinaires sur 23 prévus et 6 pharmacies vétérinaires sur 10. Ces structures renforcent l’offre de soins vétérinaires de proximité et améliorent la couverture sanitaire du cheptel.

Le manque d’accès à l’eau constitue l’un des défis majeurs pour les éleveurs, souvent à l’origine de conflits récurrents entre communautés pastorales et agricoles. Conscient de cette réalité, le PRAPS-2 Tchad a investi dans la construction de deux mares pastorales – toutes deux opérationnelles – ainsi que dans la réhabilitation ou la réalisation de 50 puits pastoraux, dont 11 sont d’ores et déjà réceptionnés.

L’approche du projet se veut flexible, adaptée aux réalités locales et soucieuse d’innovation. Deux stations pastorales, construites dans la province du Borkou, ont été finalisées et remises aux bénéficiaires. Pour les éleveurs nomades et transhumants, ces infrastructures représentent une amélioration substantielle de leurs conditions de vie et de travail. « Avant, nous construisions des points d’eau avec des moyens rudimentaires. Aujourd’hui, nous avons des installations durables qui facilitent notre quotidien », témoigne un éleveur local.

Le PRAPS-2 Tchad n’a pas non plus négligé la dimension commerciale du pastoralisme. Le projet a amorcé la construction de postes frontaliers dédiés à l’exportation du bétail sur pied. À ce jour, un poste de sortie situé à Guischney, dans la région du Kanem, a été réceptionné. Il facilite les échanges vers le Nigeria et le Cameroun.

Doté d’infrastructures modernes alimentées en énergie solaire et hydraulique, ce poste comprend des bureaux administratifs pour les services vétérinaires et douaniers, garantissant la traçabilité du bétail exporté, au bénéfice de l’économie tchadienne et de l’ensemble des acteurs de la filière.

En parallèle, quatre mini-stations ont été construites sur les quatorze prévues le long des axes de convoyage du bétail, renforçant ainsi la chaîne logistique de l’exportation.

Avec ces multiples réalisations, le PRAPS-2 Tchad s’impose comme un moteur essentiel de la modernisation du pastoralisme au Tchad. Par une approche intégrée et participative, il jette les bases d’un développement rural inclusif, résilient et économiquement viable.